« Incroyable, pas possible, pas normal, c’est injuste,… »… Ce sont quelques-uns des mots entendus avant et après la cérémonie d’adieu consacrée à Régis ce lundi matin… Et pourtant, c’est bien une réalité, Régis, Régis Ghesquière n’est plus de ce monde… Régis, l’époux, Régis le papa, Régis l’ami, le copain, le confident, l’entraîneur, le coach, cet Homme aux qualités humaines hors du commun a tiré définitivement sa révérence… On ne verra plus sa grade carcasse prodiguer ses conseils à ses athlètes, à ses enfants qui buvaient ses paroles comme on écoute un Champion qu’on respecte !
Près de 700 personnes s’étaient déplacées en ce début de semaine pour rendre un dernier hommage à cet athlète hors du commun et ce malgré une température assez fraîche. Si sous le coup de 10 heures le soleil brillait de mille feux on ne percevait que des mines tristes dans et autour de l’église du Sacré-Cœur qui pour l’occasion était bien trop petite accueillir cette immense foule qui souhaitait accompagner Régis dans son dernier voyage, son dernier décathlon oserais-je dire…
Régis avait élu domicile à Dottignies avec sa famille. Mais Marie-Hélène, son épouse qu’il adorait, et ses enfants, Sarah et Peter qu’il chérissait tant, avaient choisi l’église du Sacré-Cœur à Mouscron pour cet ultime « Adieu ». Sans doute parce que c’est à l’ombre de cet église, là, à quelques mètres, quasi dans le jardin de cet édifice, que se dresse la plaine des sports de la rue Achille De Backer. C’est là que Régis a fait ses premiers pas sportifs, c’est là qu’il s’était entraîné d’arrache pieds pour représenter deux fois sa ville, Mouscron, aux Jeux Olympiques… C’est là aussi, sur cette plaine qu’il a couru, sauté lancé… sans discontinuer pour arracher ce superbe palmarès qui est le sien… Régis en a passé des heures et des heures à se perfectionner sur et autour de cette piste… C’est là qu’il a sué corps et âme pour devenir aussi Champion de Belgique de décathlon à quatre reprises…
Vingt minutes avant le début de la célébration, il ne restait quasi plus aucune place de libre dans l’église de la rue de la Station où une émotion emplie de tristesse était plus que palpable…
Quelques jeunes athlètes Mouscronnois qui avaient côtoyé Régis étaient présents. D’anciens compagnons de piste avaient également tenu à être présents… Mais que dire de la délégation tournaisienne de la R.U.S.T.A, club où Régis avait été accueilli les bras ouverts, tel un Messi par les dirigeants locaux… Atteint par la limite d’âge professionnellement, Régis se voyait mal ne plus pouvoir prodiguer ses bons conseils sportifs… S’il avait attrapé le virus de l’athlétisme, il voulait aussi contaminer les autres… C’est donc presque contraint et forcé qu’en août dernier « notre » Régis rejoignait le team tournaisien parce que certains décideurs locaux n’avaient plus envie de le voir à Mouscron… Nul n’est prophète en son pays…
Tous ces jeunes de la R.U.S.T.A, une rose blanche à la main et tous habillés aux couleurs de leur club, avaient brossé leurs cours pour rendre un dernier hommage à leur entraîneur… Un entraîneur certes exigeant mais apprécié de tous… Athlètes, parents et dirigeants ne pouvaient que se féliciter d’accueillir un tel personnage chez eux ! En jetant un regard vers ces jeunes athlètes, on percevait des yeux rougis, des larmes qui coulaient sur leurs joues. Nul doute qu’en quelques mois il aura marqué à tout jamais de son empreinte tous ces jeunes sportifs… De nombreuses classes n’affichaient certainement pas « complet » dans le tournaisis…
Dans l’assemblée, on dénombrait également beaucoup de jeunes qui accompagnaient leurs proches parents. Des jeunes qui avaient également préféré venir saluer une dernière fois leur Régis plutôt que de se rendre sur les bancs de leurs écoles…
Un bel hommage rendu à Régis par cette jeunesse qu’il chérissait tant et en qui il voyait l’avenir de notre société… Une société qu’il voulait juste…
Tous ces jeunes qui faisaient la fierté de Régis et qui, avec leurs parents, souhaitaient aussi par leur présence, lui dire un dernier Merci, lui démontrer une dernière fois tout le respect qu’ils avaient pour cet entraîneur certes pointilleux, mais ô combien sincère, juste et intègre ! Des qualités rares de nos jours ! Mais ces qualités, Régis les possédait toutes…ainsi que bien d’autres d’ailleurs… L’athlétisme étant tout pour Régis, c’était une vocation, c’était sa vie, c’était pour lui une école de vie… Régis souhaitait que ses « jeunes » deviennent des sportifs accomplis, il s’est aussi battu pour faire de ces jeunes de vrais athlètes, mais aussi et surtout des femmes et des hommes responsables pour l’avenir.
Sur la première chaise de chaque rangée, un petit mot était déposé… Sur un de ceux-ci on pouvait y lire au-travers d’une écriture soignée « Grâce à toi j’ai fait des miracles en perche, tu râlais tout le temps parce que je descendais ma main gauche. Maintenant je ne le fais plus, mais tu n’es plus là pour le voir. Enfin, qui sait ? Tu me disais tout le temps de refaire des compétitions, maintenant j’en refais, mais même si je fais des records, tu n’es plus là pour être fier, enfin je ne sais pas le savoir. Où que tu sois tu seras toujours dans ma mémoire, et moi je serai toujours fier d’avoir été entraîné par le meilleur. Je te rendrai hommage à chaque compétition et je viendrai te dire un dernier au revoir lundi prochain ». Ce message est signé Pierrot DROSSART ton meilleur perchiste.
Sur son cercueil qui trônait au milieu de l’allée principale, un de ses maillots côtoyait quelques fleurs …
A l’entame de la messe, l’église était comble… De nombreuses personnes se trouvaient à l’extérieur… L’émotion monta encore d’un cran lorsque des jeunes, des trémolos dans la voix, prirent la parole pour parler de leur « coach », de celui qui leur a donné et leur donnera encore envie de se surpasser, de dépasser leurs limites… Ils lui ont tous promis de continuer dans la voie qui leur a tracée !
Oui, Régis, tu as été et sera encore un exemple pour beaucoup de jeunes qui t’ont côtoyé … Des mots durs aussi entendus et envoyés à certains « faux-culs »… qui se reconnaîtront et qui heureusement, ont eu la décence de ne pas se pointer ce lundi matin…
Et oui, pendant que Régis se battait pour offrir du Bonheur aux jeunes et ce dans le plus grand désintéressement, d’autres (ir)responsables communaux ne pensent qu’à garnir leur portefeuille…
Après une cérémonie teintée d’une grande émotion, c’est peu avant midi, et sous un tonnerre d’applaudissements que Régis, suivi de sa famille et de ses amis, quittait l’église.
Il ne reste plus qu’à espérer que l’appel du pied lancé au Collège communal par son fils Peter, soit entendu, et que le stade d’athlétisme porte désormais son nom… Ce serait une superbe reconnaissance pour tout ce que ce grand Monsieur a fait pour la renommée de la ville, de sa ville.
Salut l’Ami… Tu as été et resteras un bel exemple pour beaucoup d’entre nous !
Sur la photo qui illustre ce post, vous pouvez découvrir le petit texte offert aux personnes ayant assisté aux funérailles de Régis ainsi qu’une photo de Régis accompagné de Stéphanie Carbonnelle, vice-championne de Belgique Lbfa en pentathlon. Toute la fierté de Régis de voir son athlète récompensée se lit sur son visage…
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