La caméra de surveillance, une solution ?

Taxe immondices, dépôts clandestins, que voici de belles épines dans les pieds des élus de la majorité mouscronnoise.

Ces mêmes élus ont-ils trouvé la parade, la recette miracle pour lutter contre les incivilités en installant une caméra de surveillance ?

« Enfin » diront certains » , « Il n’est pas trop tôt » diront d’autres, « On devra désormais se méfier » avanceront les pollueurs, …

Et oui, ce n’est un secret pour personne, on ne peut pas dire que notre ville soit des plus propres… Mais a-t-on l’exclusivité de cette crasse qui pollue notre ville ?

Certainement pas au niveau des villes wallonnes … Si certains s’habituent à cette saleté environnante, d’autres râlent de voir leur ville devenir un chancre urbain. Peut-être ceux-ci ne sont-ils pas suffisamment nombreux ?

Papiers, mégots de cigarettes, canettes, crottes de chiens… Pas une rue, pas un parc, pas un square n’est épargné !

« Mais bientôt les pollueurs n’auront qu’à bien se tenir… la caméra mobile sera présente dans un bref délai » … oseront pour leur part nos responsables communaux.

OK, cette caméra ne semble vraiment pas des plus discrètes et risque donc de très peu enregistrer les contrevenants … De plus, il y a tellement d’endroits récurrents et connus de nos autorités pour ces dépôts clandestins qu’on peut se demander où la mise en place serait la plus efficace.

Combien de caméras ?

Une ? Plusieurs ? Lors du conseil communal du 21 février de cette année, le libellé du poinr n° 10 parle de l’installation d’une caméra. Après quelques interventions d’élus, madame Aubert, la bourgmestre prend la parole et récite « il y aura donc 15 endroits, 15 sites qui sont repris. Dont 4 près des Points d’Apport Volontaire. Et c’est à Herseaux, à Dottignies, donc c’est un peu partout sur le territoire que ces caméras pourront voyager ».

Quelques questions méritent réflexion…

En janvier 2021 la presse annonçait que 9 communes WAPI (dont la nôtre) se voyaient offrir un subside de 25.000 € pour s’équiper en matériel de vidéosurveillance. Pourquoi 2 ans avant une mise en service ?

Seconde question et bien plus épineuse… Il semblerait que ce n’est pas la police qui gérera ce dossier. Elle ne visionnera pas non plus les images. La cellule environnement sera chargée de la problématique. Dans ce cas, la procédure de constat devrait rester sans suite puisque la loi caméra du 21 mars 2007 précise que seule la police est autorisée à consulter les images des caméras sur la voie publique.

Enfin, comment se débrouillera le responsable du Service Juridique de notre Administration pour prononcer une amende quand il recevra un constat ?  Qu’en sera-t-il de la légalité de cette sanction ?

Surveillés comme en Chine ?

Une autre question qui mériterait une réflexion approfondie : l’utilisation de caméras fixes et mobiles présage-t-elle un monde de surveillance à la chinoise où les citoyens progressent dans la rue en apparaissant sur des écrans avec un n° matricule permettant aisément de les sanctionner ?

Faut-il vraiment arriver à ces mesures extrêmes ? Notre société est-elle malade à ce point ?

Poser ces questions, c’est y répondre !